Êtes-vous prêt pour une ronde de financement de type seed ou série A ?

6 avril 2021 BlogueEspace-inc Espace-inc
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Étape 1 : la préparation

Bien des entrepreneurs que nous rencontrons chez Espace-inc croient que le financement est nécessaire pour faire avancer son projet d’affaires. Il est vrai que le financement peut être une étape importante et peut accélérer un projet à la vitesse grand V. Néanmoins, plusieurs jalons doivent d’abord être atteints avant même de songer à se lancer dans une ronde de financement à l’étape pré-commerciale ou au début de la commercialisation.

 

Un investissement prend en moyenne 6 à 12 mois à mener à terme et il ne faut pas négliger l’importance de bien comprendre les enjeux en place et d’avoir une bonne préparation.

 

Ultimement, une vision claire de ce que l’on cherche à accomplir avec le financement et une préparation béton dicteront le tournant que prendra la ronde de financement.

 

Quel est le meilleur moment pour débuter une ronde?

Avant de se présenter devant un investisseur, vous devez avoir validé vos segments de clients les plus porteurs et la taille de ce segment de marché. Il est primordial de démontrer que vous avez fait votre travail terrain et êtes en mesure de confirmer votre Product-Market-Fit. Cela sous-entend que vous avez des ventes ou des preuves solides d’intérêt, un début de traction, on s’intéresse à votre produit ou service et ce, de façon récurrente et non anecdotique. Vous avez été sur le terrain rencontrer vos clients et ce que vous offrez répond à une demande dans le marché. Vous êtes en mesure de tirer votre épingle du jeu et avez en main les données financières qui le prouvent. Votre investisseur voudra être assuré que le projet d’affaires est viable et qu’il gagne quelque chose en investissant en vous, en votre vision. Il ne faut jamais oublier que l’investissement se fait dans un contexte de donnant-donnant, soit que l’investisseur doit aussi avoir quelque chose à gagner en investissant dans votre projet.

 

« Quand on entre dans une phase de capital de risque, il faut comprendre qu’il y a des attentes qui vont venir sous forme de jalons et ces jalons-là, sont liés à la création de valeur et à la diminution du risque. Pour un investisseur, pouvoir évaluer si ton entreprise crée de la valeur et donc valorise son investissement, les jalons servent d’objectifs et de repères. L’entreprise devient de moins en moins risquée et éventuellement ça te permet de faire une ronde subséquente, pour réaliser la croissance souhaitée. » – Gabriel Gagné-Marcotte, ESA

 

Gabriel Gagné-Marcotte, cofondateur de ESA, a été accompagné à différentes étapes de son développement d’affaires par Espace-inc depuis 2017. Il a complété deux rondes de financement de 1 M$ et 1,6 M$ respectivement. Selon lui, « L’argent a un coût. C’est un coût en partage d’équité, un coût en intérêts, mais c’est aussi une ressource injectée dans ton entreprise pour te permettre d’avancer plus vite. ». La première ronde de financement de ESA a permis à l’entreprise de commencer la commercialisation agressive de son produit. Puis, le moment est venu où les cofondateurs ont voulu poursuivre leur développement de marché et développer de nouveaux produits. Ils ont donc entamé une seconde ronde pour 2019.

 

Fort de ses expériences, Gabriel vous met en garde. Une fois la ronde de financement terminée, il faut être prêt à suivre un nouveau tempo :

 

« À partir du moment où tu entres dans cet engrenage-là, il peut y avoir d’autres rondes et on peut devenir en quelque sorte esclave d’une croissance rapide. Il faut donc être prêt à vivre ce Rollercoaster. Il faut être prêt à avancer vite, mais le financement te permet aussi de le faire quand tu es prêt à bien identifier les jalons, quand le bénéfice est là pour les deux parties. Lever de l’argent pour lever de l’argent quand on n’a pas de plan clair et ambitieux sur la table, ce n’est vraiment pas une bonne décision selon moi. » – Gabriel Gagné-Marcotte, ESA

 

Comment se préparer pour une ronde de financement ?

Évidemment, il n’y a pas de réponse simple à cette question. Chaque ronde de financement est différente et comporte son lot de défis. Cela dit, certains éléments sont des incontournables.

 

Raconter une histoire

 

« Lever une ronde de financement, c’est une histoire à raconter. Cette histoire-là, c’est aujourd’hui on a un projet et demain voici comment on va changer le monde, voici comment on va révolutionner la manière dont notre domaine d’affaires fonctionne. Toute cette histoire, il faut que tu te prépares à bien la raconter. Oui, il y a sous forme de pitch-dec, mais il a aussi tout ce qu’il y a derrière. Il faut que tu prépares les cash flows, il faut que tu prépares les scénarios d’affaires, les analyses de marchés. Il faut que tu sois très clair sur ta proposition de valeur et sur la clientèle que tu vises. Je pense que le Product-Market-Fit, la proposition de valeur, c’est ce qu’il y a de plus important. Une fois que tu as ça, ta recette secrète comme entrepreneur, tu vas réussir à l’améliorer dans le temps. C’est comme inévitable, mais il faut initialement que tu aies un marché bien ciblé et un marché validé. Si tu n’as aucune validation, aucun Product-Market-Fit, ta mission sera quasiment impossible parce que tu n’auras aucune idée de ce que veut ton client vraiment. » – Gabriel Gagné-Marcotte, ESA

 

Investir du temps

Jean-René Bélanger, CEO de l’entreprise Imeka, n’en est pas à sa première ronde de financement. Il travaille actuellement à lever les capitaux de la troisième ronde de l’entreprise, qui a maintenant plus de 10 ans. Son objectif pour cette ronde est ni plus ni moins que 6 M USD$. En référence à la dernière ronde de financement qu’il a complété, Jean-René ne cache pas que le processus de préparation est long :

 

« C’était très exigeant de monter toutes les présentations, s’assurer que tout ce qui a trait à l’organisation de l’entreprise est bien structuré. C’est quand même difficile. Aussi, c’est long. Le processus a pris quasiment 1 an entre le moment où on a décidé de lever une ronde de financement et le moment où on a finalement reçu le chèque. C’était exigeant au niveau personnel, du temps et de l’énergie qu’il faut y investir. C’est pas parce que tu lèves une ronde de financement que ta compagnie arrête de rouler de l’autre côté. Il faut que tu continues à opérer. » – Jean-René Bélanger, Imeka

 

Malgré cela, Jean-René et Gabriel sont tous deux d’avis que le jeu en vaut la chandelle. Leurs rondes de financement ont permis à leur entreprises respectives d’accélérer, d’atteindre de nouveaux sommets, de nouveaux clients. C’est sans parler des relations d’affaires qu’ils ont pu développer avec leurs investisseurs. Comme je le disais plus tôt, cette relation est donnant-donnant. Le fait d’avoir des investisseurs permet d’ouvrir de nouvelles portes, de bénéficier de nouveaux réseaux d’affaires et de gagner de la traction.

 

« On est assez chanceux parce qu’on a beaucoup d’intérêt pour notre compagnie. On est à la bonne place au bon moment dans notre industrie. Les gens sont super intéressés à nous parler. Il y a même des investisseurs qui nous contactent d’eux-même. » – Jean-René Bélanger, Imeka

 

Cette relation si particulière entre l’entrepreneur et l’investisseur et les rôles de chacun dans la relation d’affaires est le sujet de notre 2e article de cette série de 3 sur le financement. Pour le lire, c’est par ici.

 

Rédaction et entrevue :

Charles Martel – Directeur finances et administration & Coach en financement, Espace-inc


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